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ZIGZAG pose la question de l’évolution de modes d’habiter dans la vallée de Seine. Dans ce contexte de transition climatique, de nouvelles façons de fabriquer la ville mettent en évidences des solutions pour imaginer un futur à nos villes, en adaptant l’existant de nouveaux paramètres comme le risque inondation, en prenant en compte de nouveaux usages.
Pourquoi conserver au lieu de démolir ?
En sachant que le coût total d’une démolition est plus important que celui d’une transformation, en termes de bilan environnemental, et que 73% des déchets en 2020 provenaient de la filière du BTP en France, posons nous la question s’il faut démolir le déjà là ou « réparer » la ville.
Les chantiers de l’adaptation sont nombreux dans la vallée de Seine, en raison de son histoire industrielle et portuaire notamment. La requalification de friches industrielles, commerciales, militaires n’est pas récente, déjà avec Blin et Blin à Elbeuf dans les année 70, il en était question. Leur reconversion est un enjeu de l’aménagement du territoire, un levier majeur de la transition écologique en matière d’urbanisme : elles contribuent à stopper l’artificialisation des sols, à limiter les atteintes à la biodiversité, à réduire la consommation de matériaux, la production de déchets et les émission de gaz à effet de serre.
En quoi ces projets doivent inspirer les constructions neuves ?
Construire du neuf, c’est construire un bâtiment qui a une durée de vie. Alors le rendre flexible, adaptable, réversible ou évolutif c’est imaginer devoir prolonger son utilisation et l’écrire noir sur blanc dès la phase concours, dans le cahier des charges, pour que l’architecture contemporaine traverser les époques et les modes de vie, en lui redonnant continuellement une valeur d’usage.
Pourquoi valorisons nous aujourd’hui tous ces espaces délaissés des projets d’urbanisme ?
La loi nous impose une réduction de consommation des surfaces naturelles (loi climat et résilience 2021). C’est-à-dire que pour protéger les sols et le vivant, le Zéro Artificialisation Net (ZAN) prévoit d’ici 2050 de ne plus artificialiser les terres agricoles, les forêts. Plutôt que de s’étendre sur ces espaces naturels, ce qui a eu pour conséquences, entre autres, d’augmenter les distances domicile travail, de dévitaliser les centres bourg, etc., comment faire la ville autrement ? Et quels espaces utiliser ? Entrées de ville, zones d’activités, tissu pavillonnaire, friches industrielles, portuaires, ferroviaires… autant de surfaces déjà artificialisées à exploiter, pour densifier, réhabiliter l’existant.
Un foncier précieux pour l’avenir : la France c’est 150 000 hectares de friches industrielles disponibles.
Les actions de reconversion des friches s’inscrivent sur le temps long et constituent généralement un projet urbain porté par la commune ou l’EPCI, et mobilisent également l’EPFN et des opérateurs privés. Les visites, les parcours mettent en présence les acteurs de l’acte de construire afin d’incarner ces jeux de rôle et de partager la fabrique des projets.
Participez à 3 événements Zigzag 2024 pour :
- Manger et danser dans un ancien tri postal, « envahit » aujourd’hui d’art urbain à Grand Quevilly – samedi 28 septembre : TABLÉE FESTIVE AU TRI POSTAL
- Voyager au cœur d’une création chorégraphique à la Manufacture des Capucins, pour saisir ce lieu transformé, ces matériaux réemployés, ce jardin cultivé, à Vernon – dimanche 6 octobre, avec shifts-art in movement et l’agence MWAH : 010C / ODYSSÉE
- Rencontrer des architectes et urbanistes pour réfléchir et comprendre ce que peut devenir un ancien supermarché Mutant, aujourd’hui occupé par une ressourcerie, au Manoir-sur-Seine – mardi 8 octobre : TABULA NON-RASA
©Claude Hilde
Publié le 25.07.24 – LEONARD – Continuité écologique : des trames encore à tisser : « Avec le développement du ‘zéro artificialisation nette’, les friches s’imposent comme une ressource prometteuse pour développer les continuités écologiques, d’autant plus que son réaménagement ne signifie pas la dégradation d’un environnement, mais sa restauration et son enrichissement », souligne Pierre Grasset.
Témoignages des partenaires du festival :
- Octobre 2019 : La Manufacture des Capucins à Vernon – Etienne Lemoine, architecte, agence MWAH,
La Manufacture des Capucins est un nouveau tiers lieu ouvert à toutes les initiatives citoyennes en vue de porter sur le territoire de Vernon et de ses alentours la transition écologique et les changements des modes de vie. Nez rouge évidemment, maquillage, vêtements mal ajustés sur un corps maladroit, les clowns d’Etincelle Bouillasse ont préfiguré par leurs improvisations les futurs usages de cet ancien couvent afin d’en révéler de nouvelles manières d’habiter.
- Octobre 2021 : visite de la friche Desgénetais à Bolbec – Geoffrey Viard ,architecte, Caux Seine-Agglo
Le festival Zigzag s’intéresse aux espaces en transformation et pose la question de la manière d’en faire des lieux de vie pour demain.
La reconversion de la friche Desgenétais est un projet majeur de Caux Seine agglo. Riche de son patrimoine industriel, la friche a vocation à devenir un écoquartier où les savoir-faire de l’industrie du textile, entre autres, seront mis à l’honneur avec, pour maillon essentiel de ce nouvel espace habité, l’atelier-musée du textile renouvelé. La visite de cet ancien quartier par l’architecte de Caux Seine agglo, Geoffrey Viard, puis de l’actuel atelier-musée par l’association qui en est l’initiatrice, permet de présenter, avant même le début des travaux, les grandes lignes de ce projet. L’appropriation du projet par les habitants de la commune, et plus largement du territoire de Caux Seine agglo, est primordiale. Cette visite était l’opportunité d’en présenter les différentes étapes ainsi que d’échanger avec le public à la fois sur le passé et sur l’avenir de ce quartier.
Au regard du succès de cette visite, la participation de Caux Seine agglo au festival fut une opportunité à renouveler.